
Sélection 2017 des festivals de Rumilly et de Tullins
Technique et décors Bernard Faure
Durée 1h20
Distribution
Mireille Roux-Faure,
Marie Chapuis,
Florence Célérier,
Fanette Lagarrigue,
Marie-Geneviève Noguer,
Chantal Debelle,
Anna Sennac,
L. Mattéi
Voir l’extrait (Teaser) http://www.youtube.com/watch?v=lU0JZp4YOcA
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.Synopsis
En 1950, dans une maison, huit femmes se préparent à fêter Noël. Mais le maître de maison est retrouvé mort assassiné, un couteau dans le dos. Tout le monde est soupçonné. Au fur et à mesure de la progression de la pièce, on découvre que chacune de ces femmes aurait eu une raison de le tuer, mais laquelle l’a vraiment fait ? Et pourquoi ?
Note du metteur en scène
Huit femmes est un huis clos qui rassemble les membres d’une famille et les domestiques sous le toit d’une même maison. Le maître de maison a été assassiné et il va s’avérer que l’auteur du crime est l’une des huit femmes. L’enquête menée pour dévoiler l’assassin va être jalonnée de découvertes plus surprenantes les unes que les autres… Cette pièce est d’une grande richesse dramaturgique. Elle est en effet constituée de la superposition de deux trames dramatiques. D’une part une intrigue policière où il s’agit de démasquer l’assassin. D’autre part la révélation, au fil de l’enquête, de tous les petits secrets cachés de chaque personnage et le dévoilement de tous les mensonges et les rancoeurs qui animent les relations entre les unes et les autres. On assiste à une sorte de ballet de faux semblants où les protagonistes essaient de tirer leur épingle du jeu du mieux qu’elles peuvent. Chacune à tour de rôle, fait figure d’accusée ou d’accusateur, dans ce petit jeu pervers où la meilleure défense est encore l’attaque. Nous assistons à une partie d’échec, dont l’acteur principal est une main invisible qui semble déplacer les pièces selon son bon vouloir. Dans cette partie de dupes, c’est le règne du non-dit, de la manipulation et du mensonge.
La mise en scène s’est construite en reproduisant dans l’espace cette partie d’échec dans laquelle sont engagés tous les personnages au gré de leurs positionnements successifs. Le rythme général est constitué par une alternance de moments cathartiques et d’accalmies, qui donnent au spectacle un saisissant effet de contraste. L’esthétique à dominante noir et blanc renforce cette atmosphère de clair-obscur qui baigne la pièce dans son ensemble. Le décor est constitué de trois espaces qui ont chacun leur fonction symbolique spécifique. La table ronde, centrale, est le lieu de rassemblement qui convie à un partage chaleureux et parfois intime, mais elle fait également office d’arène où les joutes verbales, toujours plus incisives, révèlent au fur et à mesure une partie de la vérité. La porte fenêtre est l’accès au dehors, à l’extérieur, où chacune projette ses rêves, ses fantasmes et ses frustrations liées entre autres à l’enfermement. L’escalier conduit à la chambre du crime. Il mène vers un espace inaccessible, lourd de secrets inavoués. La maison, dans son ensemble, nous renvoie à un espace psychique où cohabitent tous les désirs, blessures, espoirs et rancoeurs des personnages. En cela, par effet miroir chez le spectateur, elle représente, pour chacun d’entre nous, notre propre maison intérieure.
Hubert Barbier, metteur en scène
Création de la pièce
Huit femmes est une pièce de théâtre policière de Robert Thomas créée en 1958.
Cette pièce fait partie, avec Madame Trait d’union, des deux premières œuvres de Robert Thomas, créées à Nice en 1958-1959 dans une relative indifférence. La première représentation parisienne a lieu le 28 août 1961 au théâtre Édouard VII. Elle connaît alors un véritable succès et reçoit le prix du Quai des Orfèvres 1961.
Elle a été portée deux fois à l’écran : en 1960 sous le titre La Nuit des suspectes par Víctor Merenda (adaptation de Frédéric Dard et Robert Thomas) et en 2002 sous son titre original par François Ozon.




